Année 1871. La Commune. Lettre autographe signée. Etienne Melingue. Sculpteur.

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Étienne Mélingue 2 langues
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Pour les articles homonymes, voir Mélingue .

Étienne Mélingue Adolphe Yvon , Portrait d'Étienne Mélingue (1808-1875), acteur et sculpteur  (1856), Paris , musée Carnavalet . Biographie
Naissance16  avril  1807 Caen
Décès27  mars  1875  (à 67 ans) 20e arrondissement de Paris
SépultureCimetière du Père-Lachaise
SurnomL’idole du boulevard
NationalitéFrançaise
ActivitésSculpteur , acteur , dessinateur , sculpteur sur bois , peintre , artiste
ConjointMadame Mélingue
EnfantsGaston Mélingue Lucien-Étienne Mélingue
Autres informations
MaîtreJean-Pierre-Henri Élouis
Sépulture Mélingue, Paris , cimetière du Père-Lachaise .

Étienne Marin Mélingue  né le 16  avril  1807  à Caen 1  et mort le 27  mars  1875 2  à Paris 3 , 4  est un sculpteur , peintre  et acteur  français .

Biographie [ modifier  |  modifier le code ] Portrait d’Étienne Mélingue par Carey, en tête de la biographie que lui a consacré Mirecourt en 1856. Caricature d’Étienne Mélingue, parue dans Le Trombinoscope  de Touchatout  en 1872. Caricature de Mélingue par Gill  parue dans La Lune . Dessins de planche de costumes par Mélingue pour Lestocq ou L'intrigue et l'amour  d’Auber . Lithographie de Célestin Nanteuil  représentant la statue d’Hébé  qu’exécutait Mélingue lors des représentations de Benvenuto Cellini .

Jeunesse [ modifier  |  modifier le code ]

Fils de Jean Mélingue, volontaire de 1792 , et de Suzanne Boulon, Étienne Mélingue voit le jour rue des Carmes à Caen 5 :17 . Jeune encore, vers 1811, il perd sa mère, puis son frère Adolphe, de deux ans son cadet, succombe à la fièvre cérébrale6 . Son père, préposé aux douanes après avoir quitté le service en 18065 :18 , l’envoya alors à l’école gratuite de peinture et de sculpture de la ville5 :24 , où il commença par faire le désespoir d’Henri Elouis , son professeur de dessin6 :39 .

Comme son école avait deux cours, un de sculpture, un de dessin, on le fit passer, le 1er octobre 1823, du dessin à la sculpture, dans le cours dirigé par le sculpteur, dessinateur, architecte et musicien italien Odelli7 . Odelli, ayant plus de succès qu’Elouis avec Mélingue, ce dernier obtint le prix de sculpture, en 1822, non sans qu’Odelli ait avoué à son père, venu l’en remercier, que le petit Étienne n’avait eu le prix que parce qu’il n’y en avait pas de plus fort que lui, et surtout que celui-ci faisait des dessins de costumes pour les écuyers du Cirque et les saltimbanques de la grande place6 :44 , ce qui lui valut une correction de son père6 :46 .

Les spectacles en plein air et les parades foraines de la ville du Caen lui avaient si bien communiqué le virus des planches qu’il s’essaya à la profession d’écuyer, avant qu’une chute ne le dégoute de la voltige6 :46 . Il passa alors chez une des célébrités provinciales de l’époque, le grand Gringalet  de Rouen8 , où il figura, trois jours de suite à tenir l’emploi des Jocrisse , dans une pantomime comme premier garçon de noce, attachant les guirlandes à la maison de la fiancée6 :46 . Ses propos bouffons et sa mimique folichonne lui valurent un certain succès, jusqu’à ce que son père, passant par là, le sorte de la scène et l’emmène au logis familial où il lui administra une correction, qui l’obligea à soigneusement dissimuler ses projets histrioniques5 :30 .

Paris [ modifier  |  modifier le code ]

Le philanthrope caennais Pierre-Aimé Lair , qui visitait souvent l’école de dessin de sa ville, s’était arrêté plusieurs fois devant le jeune Étienne, qui lui avait dit que ses désirs et ses espérances se réunissaient en une seule ambition : « Aller à Paris6 :63 . »  Se doutant bien qu’un des empêchements au voyage était l’absence de la petite somme nécessaire au jeune voyageur, Lair lui dit, un jour : « Avant votre départ, je désire vous acheter quelques-unes de vos études6 :63 . »  Le lendemain, il était rue des Carmes, ayant choisi le moment où Mélingue père ne pouvait manquer d’être présent6 :63 . Il parla longuement des dispositions du jeune homme, de la nécessité où il se trouverait bientôt d’aller poursuivre ses études à Paris, et acheta une tête de Sénèque et une tête de Cicéron qu’il paya vingt francs chacune, plus un pied et une main gigantesques, qu’il estima chacun dix francs6 :63 . Devant une autorité comme celle de Lair, conseillant Paris, le père de Mélingue, désormais pourvu de soixante francs d’argent de poche, n’osa risquer aucune objection et mena lui-même à la diligence son fils, muni d’une lettre de recommandation d’Odelli pour un entrepreneur chargé des sculptures de la Madeleine  du nom de Bochard5 :34 .

Aussitôt arrivé dans la capitale, il prit une chambre, Petite rue Saint-Jean , à l’hôtel Carré, où on lui présenta le peintre sur porcelaine Hippolyte Tisserant , comme camarade de chambrée pour économiser sur le loyer, et qui devait être son ami pour la vie6 :68 . Sans perdre son temps à flâner, il se rendit incontinent chez l’entrepreneur Bochard6 :63 , qui causa un instant avec le jeune artiste, et comme son ton et ses manières lui plaisaient : « De quelle province êtes-vous ? lui demanda-t-il. Je suis Normand. — De quelle ville ? De Caen. — Je m’en doutais. Pourquoi cela ? — Vous avez la main normande ; en général, les Normands sont adroits. Prenez vos outils, demain matin, et allez à la Madeleine, vous vous trouverez en pays de connaissances6 :68-9 . »  Bochard avait raison : le lendemain, à huit heures du matin, à la Madeleine, il fut reconnu par l’un des ornemanistes à l’ouvrage, Aubin l’ainé qui l’avait « baptisé »6 :69 .

Débuts théâtraux [ modifier  |  modifier le code ]

À l’hôtel Carré, tout le monde, peintres, sculpteurs, ornemanistes, disait des vers. Tisserant, surtout, était enragé de théâtre6 :70 . Désirant jouer la comédie à tout prix, ils décidèrent de monter Simple histoire , d’Eugène Scribe  avec Étienne dans le premier rôle et Tisserant dans celui de l’amoureux6 :70 . Un monteur de parties assistant à leurs représentations au théâtre de la rue de Lesdiguières  leur proposa de jouer devant un public payant, ce genre de représentations offrant l’avantage qu’après deux ou trois succès, on trouvait un engagement6 :71 . De fait, le directeur de la troisième troupe du premier arrondissement théâtral, comprenant la Flandre française, Dumanoir, un ancien beau du Directoire, ayant pirouetté aux Tuileries et au Luxembourg, l’engagea, avec son compère Tisserant6 :72 . Leurs honoraires n’étaient que d’une demi-part des recettes alors qu’ils étaient de cinq parts de demie pour le régisseur Ferdinand-le-Cosaque et d’une part pour Dumanoir5 :37 . Après une représentation à Valenciennes, la troupe joua cinq fois Palmerin, ou le Solitaire des Gaules  à Saint-Amand , où l’arrivée de la troupe de Bertrand, dit Zozo du Nord, premier acrobate de France, vint lui faire une sérieuse concurrence6 :82 . Mélingue passa chez lui, sous le nom de « Gustave », sur la promesse d’émoluments de 50 francs  par mois6 :82 .

Au bout de trois mois, convenablement nourri, mais n’ayant jamais touché un sou des 50 francs  promis, il retourna chez Dumanoir, après avoir reçu une lettre d’Hippolyte, contenant ces seuls mots : « Reviens ; le Cosaque est parti6 :88 . »  Ferdinand-le-Cosaque ayant anéanti toutes les ressources de la troupe, en emportant sa garde-robe, la troupe dut se tirer d’affaire avec ses propres ressources. Celles-ci étant médiocres, Mélingue et Tisserant se mirent alors à inventer un répertoire de pièces militaires se composant de Michel et Christine , du Château de mon Oncle , de Sans tambour ni trompette , du Mariage de raison  et d’Adolphe et Clara , dont on donnait deux représentations dans chaque ville avec l’uniforme de la garnison des villes où l’on se trouvait6 :90 . Après une dernière représentation à Lille, l’arrivée du Carême signifia la fin des comédies et Melingue retourna à pied chez son père à Caen, au 12, rue des Carmes6 :142 .

La scène parisienne [ modifier  |  modifier le code ]

Sitôt remis, il repart pour Paris après avoir promis à son père de renoncer au théâtre et se présente, dès le lendemain, chez Catherine-Joséphine Duchesnois 6 :161  qui le recommanda à Alexandre Soumet 6 :166 . Engagé pour cinquante francs par mois avec l’obligation de se fournir de tout, pour jouer les premiers rôles, les jeunes premiers, les amoureux, les pères nobles, les valets ; pour chanter dans les chœurs et figurer dans les pièces à spectacle, par Jules Seveste  et son frère Edmond Seveste 6 :171 , il débuta au théâtre Montparnasse  avec Michel et Christine , comédie-vaudeville en un acte de Scribe  de Dupin 6 :171 . Dans la troupe stationnaire du théâtre de Belleville , il retrouve son ami Tisserant, qui jouait, quant à lui, tous les rôles d’amoureux, gais, dramatiques, sentimentaux6 :173 . Au bout de six mois, Victor Marest lui proposa un contrat de francs trois cents francs par mois aux Antilles 6 :178 .

Intermède antillais [ modifier  |  modifier le code ]

Après avoir simulé la maladie pour échapper à son contrat avec les frères Souverte6 :178 , il embarque au Havre sur l’Industrie  et arrive, au bout de quarante-cinq jours de traversée6 :202 , à la Guadeloupe6 :199  où, après avoir débuté dans Stanislas 6 :207 , il joue, toujours sous le nom de scène de « Gustave », la tragédie, le drame, la comédie, le vaudeville et même l’opéra, au choix de la direction5 :60 . Il donne ensuite des représentations à la Martinique et à Trinidad 6 :214 . Après la révolution de 1830 , le gouverneur de la Martinique ayant fait fermer le théâtre, la troupe de Marest est dispersée et il revient, pour assurer sa subsistance, à l’art en se faisant peintre en miniatures6 :241 . Il sera même amené à réaliser le portrait à l’huile d’un riche colon sur une peau d’âne6 :252 . Il gagnera 20 000 francs en cinq mois5 :63  jusqu’à ce qu’un courtier de théâtre le persuade de s’embarquer sur l’Ursin  avec un contrat de 2 000 francs par an au théâtre de Rouen 6 :272 .

Carrière rouennaise [ modifier  |  modifier le code ]

Après avoir débuté dans L'Éléphant du roi de Siam , il créa tous les grands rôles du drame romantique : le duc de Guise d’Henri III  ; Charles Quint d’Hernani , Raphaël Bazas de Clotilde , Buridan de La Tour de Nesle 6 :273 . Il réalise également une colossale statue de glaise de 2 de haut de Corneille , l’anniversaire de sa naissance6 :275 . Son père, venu passer, quelques mois avant sa mort5 :68 , trois jours à Rouen, ayant enfin eu l’occasion de voir son fils jouer, il ne lui fallut pas moins que les applaudissements de toute une salle, trois fois répétés, dans trois rôles différents, pour qu’il lui pardonne de faire des Corneille au théâtre de Rouen, au lieu de tailler des chapiteaux à l’église de la Madeleine6 :277 .

À Rouen, il eut l’occasion de jouer Richard Darlington , La Tour de Nesle , Le Joueur  avec Frédérick Lemaître , Les Frères féroces  avec Potier , Les Cabinets particuliers , avec Arnal , enfin L’Incendiaire , Antony  avec Marie Dorval 6 :280 .

Carrière parisienne [ modifier  |  modifier le code ]

Marie Dorval , de passage à Rouen, lui suggéra de monter à Paris, muni d’une lettre de recommandation pour Alexandre Dumas père  qui l’envoya chez Jean-Toussaint Merle  qui le recommanda à d’Épagny  qui le présenta à Harel 6 :286 . En juin 1834, après avoir trainé quelque temps au théâtre de la Porte-Saint-Martin , il est embauché au pied levé par Harel pour remplacer Delaistre  dans le rôle de Buridan dans La Tour de Nesle  et abandonne, pour l’occasion, son nom de scène de « Gustave », jugé trop provincial, pour reprendre définitivement celui de Mélingue6 :307 . Engagé, dès la fin de la représentation, où il avait presque fait crouler la salle sous les trépignements et les applaudissements, il devint un interprète populaire du drame romantique dans le genre d’Alexandre Dumas, jouant dans Les Américains , Charles III, ou l’Inquisition , Guillaume Colmann  de Paul Foucher , et incarna le mauvais ange dans Don Juan de Marana  (pl)  d’Épagny5 :76 . Il avait également, pour l’occasion improvisé lui-même son costume. Dans une autre occasion où il devait paraitre dans un costume de vagabond mendiant, le costumier lui avait remis un habit de couleur et de coupe capable de satisfaire un acteur moins scrupuleux, mais ne voulant pas avoir l’air d’un vagabond pour rire, il prit le costume et le suspendit pendant quinze jours et quinze nuits au soleil et à la pluie avait fait dans un cerisier du jardin de sa petite maison de Belleville avant de paraitre sur la scène avec le plus parfait le costume de mendiant imaginable : je fais le rôle d’un homme qui couche dehors, disait-il, c’est bien le moins que mon habit y ait couché9

Harel ayant fait faillite, il quitte la Porte-Saint-Martin pour passer au l’Ambigu-Comique , où il devient le comédien ordinaire de Frédéric Soulié . Au nombre de ses créations les plus remarquables, Gaetan il Mammone, dans la pièce de ce nom, Cavalier des Talismans , Poyer des Étudiants , et Villaflor des Amants de Murcie 5 :76 . Dans le rôle de d’Artagnan des Trois Mousquetaires  à l’Ambigu, il sut créer un admirable type de Gascon intrépide, loyal et hâbleur5 :77 . De ce moment, il fut considéré comme l’égal des plus grands artistes de son temps, et comme ayant éclipsé l’étoile de Frédérick Lemaître5 :78 .

Le refus russe [ modifier  |  modifier le code ]

À cette époque, le général Guédéonoff lui fit proposer un engagement pour Saint-Pétersbourg , mais son collègue Laferrière  lui conseilla de refuser : « Vous êtes vif, ardent, plein de franchise : eh bien, vous ne resterez pas trois semaines à Pétersbourg sans vous exposer à de méchantes aventures. Sur un mot, sur un geste, on vous reconduit à la frontière, par un froid de trente degrés. On ne vous laisse pas même le temps de prendre un manteau5 :80 . »

Il préféra donc passer un traité avec le Théâtre-Historique  où, après avoir interprété le personnage de Henri IV, il interpréta Monte-Cristo5 :80 , puis le Comte Hermann . Plus tard, ce fut Urbain Grandier , puis Catilina 5 :81 , mais un de ses plus grands succès est le rôle-titre du drame de Paul Meurice , Benvenuto Cellini , où il démontra son double talent d’acteur et de sculpteur en modelant en vingt minutes sur scène une statue d’Hébé  sous les yeux des spectateurs5 :81 .

Parti en province, en 1856, pour représenter Benvenuto Cellini , il perdit toute sa garde-robe d’acteur, vêtements scéniques et objets d’art avec une rare collection de costumes, d’armures et de curiosités dans l’incendie du théâtre Français de Bordeaux5 :81 . Arrivé dans la cite girondine avec six malles pleines, il reprit le chemin de la capitale sans autre bagage que le paletot dont il était vêtu5 :86 . À l’issue d’une représentation de Benvenuto Cellini , Napoléon III  et l’impératrice Eugénie  l’aidèrent financièrement après ce malheur en lui donnant une tabatière en or avec incrustation de pierres précieuses dessinant le chiffre impérial pour prix d’une version en plâtre5 :88 .

Ses dernières créations au théâtre sont les rôles de Salvator Rosa  et de l’Avocat des pauvres 5 :88 . Dans Salvator , il répéta le tour de force de la statuette de Benvenuto Cellini , cette fois, en peinture, en improvisant tous les soirs un tableau5 :89 . Un soir qu’un gentleman anglais voulait lui acheter cette œuvre, qu’il venait de voir exécuter sur scène : « Je vous en donne mille francs, dit-il. — Non certes, répond l’acteur. — Deux mille francs ! Pour toute réponse, Mélingue prit un pinceau et barbouilla la toile devant l’obstiné5 :90 . »

Famille [ modifier  |  modifier le code ] Mélingue et sa femme Théodorine sur la scène du théâtre de l’Ambigu, en 1842, interprétant Gaëtan il Mammone  de Frédéric Soulié.

Ayant uni, vers 1838, sa destinée à celle de Théodorine Thiesset , actrice très applaudie aux Folies-Dramatiques  et à la Porte-Saint-Martin5 :76 , et à la Comédie-Française  où elle resta dix ans et elle fut retenue par Victor Hugo  pour jouer le rôle de Guanhumara dans Les Burgraves , il a terminé son existence dans la pittoresque et artistique maisonnette qu’il s’était organisée à Belleville, avec des objets d’art, un jardin, où il vivait, sculptant, peignant, étudiant ses créations, heureux, entouré des siens3 :2 . Installé dans le quartier de Belleville , au no 22 rue Levert , il y résidait avec sa femme, sa belle-mère, ses deux fils, Gaston  (né en 1840) et Lucien  (né en 1841), et leur petite fille5 :91 . Il avait transformé les remises de la propriété en quatre ateliers pour lui, sa femme, qui peignait également10 , et leurs deux fils5 :91 . Le salon était à lui seul une espèce de musée5 :94  Son fils Gaston fit don de la maison du 22, rue Levert par voie testamentaire pour en faire un lieu d'accueil des enfants défavorisés de Belleville sous deux conditions l'entretien de sa tombe et la préservation du jardin.

L’actrice Mademoiselle Anaïs  lui ayant fait découvrir Veules-les-Roses , il y fit construire une maison, où le suivent ses amis peintres paysagistes, Xavier de Cock , Antoine Chintreuil , Henri Harpignies , puis Paul Meurice , Paul-Louis Leroux  de la Comédie-Française, Eugène Pierron  de l’Odéon , Gabriel Marty , Dumas fils , José-Maria de Heredia  puis Victor Hugo 11 .

Il envoya plusieurs statuettes à diverses expositions, notamment celle de François I er  et de Frédéric II , celles de Bouffé  dans le rôle du Le Gamin de Paris , et de Duprez  dans celui de Guillaume Tell 12 , mais refusant obstinément toute commande de l’État en disant : « Je ne suis qu’un amateur. Beaucoup de vrais artistes en ont plus besoin que moi5 :96 . »

Très casanier, quand il ne jouait pas, Mélingue restait chez lui à sculpter13 . Le soir, il faisait quelquefois la lecture à sa femme et à ses fils13 . Le 26 mars 1875, il se promenait dans son jardin de Belleville, avec son fils Lucien. Tout à coup, il lui dit : « Je ne me sens pas bien, rentrons » . Cependant, il a passé la soirée comme à l’ordinaire. Le lendemain, il s’est levé. Mais le malaise est revenu, et il s’est recouché. À quatre heures, il était mort, ayant succombé à une apoplexie nerveuse13 .

Réception critique [ modifier  |  modifier le code ]

Alexandre Dumas a ainsi dédicacé à Mélingue sa brochure du Comte Hermann 14  : « À mon grand faiseur de succès Mélingue15 . »

« Oui, c’était bien un Normand ce grand garçon à la mine résolue, au regard hardi, aux gestes multipliés cet Étienne Mélingue, qui partit tout jeune de Caen, non pas pour la conquête de l’Angleterre, comme l’autre Normand Guillaume, mais pour la conquête de Paris, du Paris artistique, dramatique, et alors particulièrement romantique »

— Charles Monselet , Le Monde illustré 2 :228 .

« campé et drapé comme il l'était, il semblait modelé sur une statue […] avec de longs cheveux, des yeux magnifiques, un nez droit, d’une belle proportion, de longs cheveux noirs et un teint d’une belle pâleur »

— Alexandre Dumas , Une vie d’artiste 6 :5-7 .

« Il n’eut pas de peine à devenir « l’idole du boulevard. » Il avait tout ce qu’il faut pour cela : un masque singulièrement mobile, des yeux pétillants d’intelligence et de malice, une bouche railleuse, de beaux cheveux abondants et noirs »

— Charles Monselet , Le Monde illustré 2 :228 .

« Le feu du drame brillait dans son regard et lançait des éclairs ; autour de son front bombé qu’elle recouvrait parfois à moitié, la chevelure drue, abondante, pareille à de la vigne folle, se secouait, s’agitait au caprice de je ne sais quel souffle.

La tête, énergique, dramatique, sculptée, montée sur un cou nerveux et charnu, seyait à merveille à la grande dimension du corps.

Cet artiste était taillé de telle sorte, comme tête et comme stature, qu’il était devenu une personnalité, un type, que certains acteurs s’obstinaient à prendre pour modèle sans jamais parvenir à le copier. Il était né pour le théâtre, il avait en lui dès sa naissance cette flamme impérieuse qui allume les jeunes esprits et, qui, clarté irrésistible, les attire à elle et leur fait suivre enthousiasmés la route qu’elle illumine »

— Édouard Dangin, La Comédie 3 :1 .

Œuvres dans les collections publiques [ modifier  |  modifier le code ]
  • Caen , musée des Beaux-Arts  : Paysanne normande de la plaine de Caen , 1838, aquarelle, œuvre détruite.
  • Château-Thierry , musée Jean de La Fontaine  : Jean de La Fontaine , de l’Académie française , 1840, bronze patiné.
  • Petit-Couronne , musée Pierre-Corneille  : Pierre Corneille , jeune , vers 1872, bronze.

Rôles au théâtre [ modifier  |  modifier le code ] Eau-forte d’Edmond Morin  d’après Adolphe Yvon  et gravée par Léon-Louis Chapon pour le Monde illustré , à l’occasion de sa mort, représentant Mélingue entouré des rôles qu’il avait interprétés à la scène.
  • 1849 : Le Comte Hermann , d’Alexandre Dumas, père (22 novembre).
  • 1849 : d’Artagnan  dans La Jeunesse des Mousquetaires  d’Alexandre Dumas père.
  • 1850 : Comte Hermann  dans Comte Herman  Théâtre-Historique de Urbain Grandier et Paul Meurice.
  • 1852 : Benvenutto Cellini  dans Ascanio  d’Alexandre Dumas père, adapté à la scène par Paul Meurice .
  • 1856 : Salvator Rosa  dans Salvator Rosa  d’Alexandre Dumas (reprise).
  • 1860 : Chicot  dans : La Dame de Monsoreau , d’Alexandre Dumas (à l’Ambigu ).
  • Le Roi de Navarre  dans La Reine Margot .
  • Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo  .
  • Henri IV  à l’Ambigu.
  • Buridan dans La Tour de Nesle .
  • Les Américains .
  • Charles III .
  • L’Inquisition  à la Porte-Saint-Martin.
  • Guillaume Colimann  à la Porte-Saint-Martin.
  • Le Mauvais ange dans Don Juan de Marana  (pl)  d’Alexandre Dumas père reprise au théâtre de la Porte-Saint-Martin .
  • Gaëtan dans Gaëtan il Mammone  à l’Ambigu.
  • Cavalier dans Talesman  à l’Ambigu.
  • Pozer dans Étudiants  à l’Ambigu.
  • Villaflor dans les Amants de Murcie  à l’Ambigu.
  • Comte Hermann  d’Urbain Grandier à l’Ambigu.
  • Catilina dans Catilina .
  • l’Avocat des pauvres .
  • Fanfan la Tulipe .
  • Le Chevalier de Maison-Rouge .
  • Cadio  de George Sand .
  • Lucrèce Borgia .

Hommages [ modifier  |  modifier le code ]

À Paris , le nom de Mélingue a été attribué à une rue  (en 1899) et à un centre culturel et salle polyvalente rue Levert .

L’acteur ayant fréquenté la station balnéaire en vogue à son époque, la commune de Veules-les-Roses  lui a donné le nom de l’artère qui dessert son front de mer.

Notes et références [ modifier  |  modifier le code ]
  1. ↑   Archives de Paris  [archive ] , acte de mariage dressé à Paris le 24 mars 1840, vues 18-20 / 45.
  2. ↑ Revenir plus haut en : a  b  et c   Charles Monselet , « Mélingue », Le Monde illustré , no  939,‎ 10 avril 1875, p. 1 (lire en ligne  [archive ] , consulté le 2 juin 2018) .
  3. ↑ Revenir plus haut en : a  b  et c   Édouard Dangin, « Mélingue », La Comédie , no  8,‎ 11 avril 1875, p. 1 (lire en ligne  [archive ] , consulté le 2 juin 2018) .
  4. ↑   Acte de décès no  560 (vue 14/31)  [archive ] .
  5. ↑ Revenir plus haut en : a  b  c  d  e  f  g  h  i  j  k  l  m  n  o  p  q  r  s  t  u  v  w  x  y  z  aa  et ab   Eugène de Mirecourt , Mélingue, Paris, Gustave Havard, coll. « Les contemporains », 1856, 96 p. (lire en ligne  [archive ] ) .
  6. ↑ Revenir plus haut en : a  b  c  d  e  f  g  h  i  j  k  l  m  n  o  p  q  r  s  t  u  v  w  x  y  z  aa  ab  ac  ad  ae  af  ag  ah  ai  aj  ak  al  am  an  ao  ap  aq  et ar   Alexandre Dumas , Une vie d’artiste : aventures et tribulations d’un comédien, Paris, Michel Lévy, 1874, 313 p. (lire en ligne  [archive ] ) , p. 19 .
  7. ↑   Le conseil municipal avait proposé à Odelli, venu à Caen pour exécuter une chapelle de la Vierge, à l’église Saint-Pierre, de rester, une fois la chapelle achevée, à Caen comme professeur de sculpture et d’architecture de la ville. Voir Dumas, Une vie d’artiste , op. cit., p. 40-1 .
  8. ↑   « Un jour, alors qu’il se glissait sur le théâtre, après une répétition, il fut surpris par Aubin ainé, le régisseur, au moment où il admirait la salle et les coulisses. Que fais-tu là, mon petit bonhomme ? Est-ce que, par hasard, tu voudrais jouer la comédie ? lui demanda Aubin. — Oh ! oui, monsieur ! répond l’enfant. — Diable ! alors il faut te baptiser comédien. Holà ! » crie-t-il en appelant trois ou quatre machinistes. Ceux-ci arrivent. On lui jette un vieux manteau de velours sur les épaules ; on le fait mettre à genoux, et Aubin lui verse sur la tête un godet plein d’huile, détaché d’un quinquet  de la rampe, en disant : — « Au nom de Talma, de Garrick et de Roscius, je te baptise comédien. Tu seras un grand comédien, morbleu ! ou j’y perdrai mon nom ! » Le jeune Mélingue prit au sérieux ce singulier baptême. »  (Voir Mirecourt, op. cit., p. 27  et Dumas, op. cit., p. 53-4 ).
  9. ↑   Argus, « Chronique », La Semaine des familles , vol. 17, no  2,‎ 10 avril 1875, p. 32 (lire en ligne  [archive ] , consulté le 2 juin 2018) . »
  10. ↑   On montrait à Belleville des fleurs et des paysages dus à son pinceau.
  11. ↑   L’Opinion : journal de la semaine, Paris (lire en ligne  [archive ] ) , chap. 27-52, p. 210 .
  12. ↑   Alexandre Lacauchie , Galerie des artistes dramatiques de Paris, t. 1, Paris, Marchant, 1841 (lire en ligne  [archive ] ) , p. 33 .
  13. ↑ Revenir plus haut en : a  b  et c   « Nécrologie », Journal pour tous , vol. 1, no  25,‎ 2 avril 1875, p. 397 (lire en ligne  [archive ] , consulté le 5 juin 2018) .
  14. ↑   Alexandre Dumas , Le Comte Hermann : drame en cinq actes, Paris, Marchant, coll. « Le Magasin théâtral », 1849, 45 p. (lire en ligne  [archive ] ) , p. 1 .
  15. ↑   Le souffleur, « Échos », La Comédie , 13e  série, no  8,‎ 11 avril 1875, p. 2 (lire en ligne  [archive ] , consulté le 2 juin 2018)

Annexes [ modifier  |  modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier  |  modifier le code ]
  • Marianne Bury et Hélène Laplace-Claverie, Le miel et le fiel : la critique théâtrale en France au xix e siècle, Paris, PUPS , 2008, 347 p., 24 cm (ISBN  978-2-84050-535-8 , lire en ligne  [archive ] ) .
  • Alexandre Dumas , Une vie d’artiste : aventures et tribulations d’un comédien, Paris, Michel Lévy, 1854, 313 p. (lire en ligne  [archive ] ) , p. 19 .
  • Francis Leber, Pierre Didier, Le Français tel qu’on le parle théâtre Mélingus  10 octobre 1947, Éd. L’Avant-scène, 1969, 46 p.
  • Eugène de Mirecourt , Mélingue, Paris, Gustave Havard, coll. « Les contemporains », 1856, 96 p. (lire en ligne  [archive ] ) .
  • Jules Truffier , Mélingue, le comédien, l’homme : acteurs et actrices d’autrefois ; documents et anecdotes, Paris, Félix Alcan, 1932, 149 p., 21 cm (OCLC  469513310 , lire en ligne  [archive ] ) .
  • Christophe Marcheteau de Quinçay, Les Mélingue père et fils. Des vies d'artistes , coll. « L'Œuvre en question », no 10, Caen, Musée des Beaux-Arts de Caen, 2018, 56 p.

Iconographie [ modifier  |  modifier le code ]
  • Gustave Morin , Étienne Mélingue dans La Tour de Nesle , vers 1832-1833, pastel, musée des Beaux-Arts de Caen .
  • Pierre François Eugène Giraud , Portrait de l’acteur Étienne Mélingue dans le rôle de Salvator Rosa , 1855, pastel, musée des Beaux-Arts de Caen .
  • « Mélingue dans Lucrèce Borgia », gravure en couleurs parue dans le Théâtre Illustré  de 1869.

Liens externes [ modifier  |  modifier le code ]
  • Ressources relatives aux beaux-arts  : 
    • Musée d'Orsay
    • (en) Bénézit
  • Ressource relative au spectacle  : 
    • Les Archives du spectacle
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  • « Répertoire des arts du spectacle, fonds Mélingue »  [archive ] , sur rasp.culture.fr .
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  • 1913 : Les Gaî
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Catégori  du code fiscal des États-Unis. TVA non récupérable.
  • Condition: Occasion
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  • Nombre de pages: 2
  • Epoque: La Commune. 1871.
  • Type: Lettre autographe signée.
  • Objet modifié: Non
  • Sous-type: Lette autographe signée.
  • Pays de fabrication: France
  • Région: Paris. Belleville. Veules.
  • Thème: Sculpture. Arts. Théâtre.

PicClick Insights - Année 1871. La Commune. Lettre autographe signée. Etienne Melingue. Sculpteur. PicClick Exclusif

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