Loustal Tito Topin V Comme Engeance Editions Autrement Eo 1988 Parfait

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PARFAIT ETAT EDITION ORIGINALE 1988

Dansles archives du journal LE MONDE, quelques nouvelles de Tito Topin et LOustal

 

Yann Plougastel

 

Publié le 10 novembre 2016

Amusons-nousun peu. Après tout, on n’est pas sérieux quand on a 86 ans, que l’on s’appelleTito Topin, que l’on a 108 épisodes de « Navarro » au compteur et une bonnetrentaine de romans tout aussi décontractés que fantasques derrière soi (« Lecœur et le chien », 1985, « Pension Pullman », 1986, « Un gros besoin d’amour», 1988…). L’ami Tito, c’est un romancier à l’ancienne, qui aime lefoisonnement, le swing, le second degré et l’impertinence. Avec « De Gaullen’est pas un auteur de polar », sa nouvelle tentative de subversion de l’ordreétabli par la fiction la plus déjantée, nous sommes servis. Il y revient sur unépisode-clé de l’histoire contemporaine. Nous sommes le 29 mai 1968. Paris esthérissée de barricades, la Sorbonne occupée et le général De Gaulle se demandepourquoi les Français sont si ingrats à son égard. Même Pompidou, son Premierministre, est entrain de le lâcher. Histoire d’échapper aux échanges de pavésentre la rive gauche et la rive droite, avec Yvonne, sa taiseuse d’épouse, ilsaute dans un hélicoptère et vole jusqu’à Baden-Baden, tranquille ville d’eau,où le général Massu commande les forces françaises en Allemagne. Émergeantdifficilement d’une nuit quelque peu arrosée et agitée avec une banded’officiers soviétiques au bord du coma éthylique, le brave Massu se demande sitout cela est bien sérieux et pourquoi, Madre de Dios, la chienlit s’invitecomme ça chez lui sans crier gare. Il faut que le Président se ressaisisse. Etretourne mater la révolte estudiantine. Tu parles, Charles. Il y a un cadavreau fond du jardin, un gradé Popov tué lors d’une partie de pêche à la mouche.Vaste programme que de l’ex-filtrer pour que les dignitaires soviétiques nedéclenchent pas en représailles la troisième guerre mondiale… De Gaulle, qui,nous le savons bien, n’est pas un auteur de polar, mais un fin politique, va,ni vu, ni connu, trouver la solution, d’un coup d’hélicoptère. Pour une fois,Cohn-Bendit n’y est pour rien. Cinquante plus tard, un écrivain à la ramasseFélix De Witt, afin de justifier le misérable à valoir d’un exploiteurd’éditeur, tente de reconstruire le fil de cette journée si particulière, où laRépublique a vacillé sur ses bases. Il va découvrir le pot aux roses et, aprèsforce verres de chablis, lever le secret défense de cette récréation qui auraitpu déboucher sur une révolution. Dans cette fiction rocambolesque, Topin osetout. Calembredaines. Têtes à queue. Éclats de rire. Concerto en ut mineur. Etrut en râles majeurs. Ce n’est qu’un début, continuons le combat. Et, aprèsmoi, le déluge. De cette commedia dell’ arte, on sort essoré. Mais content.

. Tito Topin, « De Gaulle n’est pas un auteur depolar », Genèse édition, 192 p., 20,50 euros.

YannPlougastel

 

 

« Les PetitsPolars » : Paris, théâtre d’une affaire sanglante

Bloody Paris, de Tito Topin,illustré par Vincent Gravé, « Les Petits Polars Le Monde-SNCF », 80p., 3,90 euros.

Par Yann Plougastel

Publié le 23 juillet 2015

 

Bloody Paris, de Tito Topin,illustré par Vincent Gravé, « Les Petits Polars Le Monde-SNCF », 80 p., 3,90euros. DR

« Paris est une fête » , écrivait Ernest Hemingway, entreLe Sélect et La Closerie des Lilas. Sur l’autre rive du boulevard duMontparnasse, il y a le 14e arrondissement, où, pour leurcinquième étape estivale, « Les Petits Polars » édités par LeMonde  et la SNCF ont décidé de faire halte.

Le capitaine Giraudoux, qui n’a sansdoute rien à voir avec l’écrivain du même nom, en dehors d’un même sens dutragique et du mythe, n’y est pas vraiment à la fête, lui. Chez les Atridès,dans le quartier Plaisance, villa Léone, il y a eu du rififi et la famille biensous tous rapports (père général avec brillants états de service, mère BCBG,fille bonne élève…) s’est déchirée. Résultat, deux morts sur le carreau. Et unrejeton en garde à vue s’accusant de tout. Le camarade Giraudoux doit donc démêlerles fils d’Ariane de cette affaire pleine de complexes, où personne nes’appelle Œdipe, même si tout le monde y pense fortement. A l’ombre du lion deDenfert-­Rochereau, les histoires d’amour finissent mal, comme partoutailleurs… Même si Pablo Picasso, Jean-­Paul Sartre, Simone de Beauvoir, LouisAragon, Elsa Triolet, Henry Miller, Patti Smith et quelques autres ontfréquenté le quartier.

Tito Topin, l’auteur de BloodyParis,  est loin d’être un perdreau de l’année. D’aucuns vous diront,l’inspecteur Navarro, c’est lui. Certes. En 1989, il a inventé lepersonnage joué par Roger Hanin dans une série de cent huit épisodes, dontil assura la direction. Mais ce diable d’homme ne peut être réduit à uncommissaire bougon et taciturne à l’accent pied-noir. Auparavant, Tito, copainde Jean Yanne, réalisa avec lui un album de BD, La langouste ne passerapas , délire dadaïste sans gêne. Ils conçurent ensemble les affiches et lesgénériques des monuments du cinéma que sont Tout le monde il estbeau,Moi y’en a vouloir des sous,Les Chinois à Paris.  En 1982,Topin décrocha son bâton de maréchal en écrivant pour la Série Noire GraffitiRock,  un polar d’une ironique noirceur, aux dialogues ciselés, dignesde Donald Westlake. S’ensuivirent jusqu’à aujourd’hui une bonne vingtained’autres (55 de fièvre, Piano Barjo, Photo Finish, Des rats et des hommes,Métamorphose des cendres,  etc.). A chaque fois, le jazz y fait lafête. Comme dans Bloody Paris.  Avec une pincée d’IllinoisJacquet. Et un lamento d’Abbey Lincoln accompagné par les seules baguettes deMax Roach…

 

YannPlougastel

 

 

Tito Topin("Navarro"), un pionnier de la profession

Par - O. Z.

Publié le 25 juillet 2008

 

VENUsurle tard au roman policier, Tito Topin est le créateur de "Navarro",et de ce fait, en quelque sorte, le pionnier des directeurs de collection à latélévision française. Le premier "Navarro" date de 1989. Depuis, 108épisodes ont été tournés. Au rythme d'une dizaine d'épisodes de 90 minutes paran, c'est une quarantaine de scénaristes différents qui ont été mis àcontribution depuis la naissance de la série. Tito Topin a par contre assuré latotalité des dialogues, et a veillé bien sûr à l'homogénéisation de l'ensemble,laissant à la profession la notion de "navarrisation".

Tito Topin a démarré avec des romanciers plutôtqu'avec des scénaristes, qu'il convenait surtout de "bienbriefer" pour qu'ils n'altèrent pas les caractères despersonnages. Ce qui n'empêchait cependant pas les auteurs de "jouer des coudes et des épaules pour tenterde casser le moule", explique le père de Navarro. "On était là pour recoller les morceaux, et enmême temps il fallait aussi laisser chacun poser un peu sa patte sur leshistoires, afin de s'enrichir et de ne pas rester figé."

Secret de la longévité sans doute. ""Navarro", estime soncréateur, a bénéficié d'une sorte d'étatde grâce où tous les intervenants ont travaillé pour le bien de la série." Aujourd'hui,Tito Topin ne s'occupe pas de "Brigade Navarro", la nouvelle série auformat 52 minutes. Et regrette que le métier de directeur d'écriture, qu'ilpréfère au terme de directeur de collection, soit devenu moins créatif et qu'ilait été, "laminé au marteau-pilon deschaînes".

-O. Z.

 

 

Tito Topin,un livre pour solde de tout compte

Dans "Le Système Navarro",le scénariste s'en prend au directeur de la fiction de TF1

Par G. F.

Publié le 03 septembre 2005

 

AUTEURprolixe de polars et de scénarios, Tito Topin est surtout connu du grand publiccomme le "père" cathodique de "Navarro", série policière àsuccès (entre 8 et 12 millions de téléspectateurs) diffusée sur TF1 depuis1989. Avec Le Système Navarro ,à paraître le 15 septembre aux éditions Kubik, Tito Topin revient sur plus dequinze années passées à écrire ou superviser les histoires du célèbrecommissaire interprété par Roger Hanin. Il y livre nombres d'anecdotes sur lacréation du personnage, le choix de l'interprète principal ­ "Au début je pensais à quelqu'un de pluscynique" , confie-t-il ­ et les batailles pour garder l'identitéde la série.

"Je me souviens que, quand "Navarro" estsorti, les séries américaines occupaient les premières parties de soirées  ,explique Tito Topin. Personne n'imaginaitqu'un truc franco-français, voire franchouillard, marcherait. Aujourd'hui c'estl'inverse, les séries américaines sont en deuxième partie de soirée."

Découpé comme un dossier de police avec ses pièces àconviction et ses témoins, Le SystèmeNavarro est aussi l'occasion pour Tito Topin de régler quelquescomptes avec TF1 ("ces gens-là" ),et plus particulièrement avec Takis Candilis, directeur de la fiction sur lachaîne privée, qu'il accuse, à mots à peine voilés et avec une certaineemphase, de vouloir mettre fin à la série. "Aujourd'huique des Lilliputiens venus de planètes sans eau ni oxygène ni talent ni amourfont planer des menaces de mort sur ton personnage, j'ai tenu à te dire qui tuétais, d'où tu venais et quelles étaient tes origines, pour que tu prennesconscience de ta grandeur" , écrit ainsi Tito Topin ens'adressant à son héros, dans les toutes premières pages du livre. La brouilleentre l'auteur et le responsable de la fiction de TF1 semble remonter à 1996,date à laquelle Takis Candilis a succédé à Nicolas Traube à la tête de Hamster,la société productrice de "Navarro". "Takisa voulu plus de morale et de politiquement correct. Bref, tout ce que j'aime etqui ne sert à rien" , ironise Tito Topin. Sollicité par Le Monde , Takis Candilis n'a passouhaité faire de commentaire.

Désormais simple spectateur de la série qu'il acréée avec Pierre Grimblat, Tito Topin affirme ne "plusavoir de raison" de pousser "uncoup de gueule" . "Après104 scénarios pour "Navarro", je n'ai plus de contact avec eux" ,explique-t-il.

Au sein de sa société de production, SerialProducteurs, lancée avec sa fille Frédérique, Tito Topin n'en a pas encore finiavec la télévision. Il a notamment coproduit pour TF1 Mademoiselle Navarro . L'ancien auteur depolar pour la "Série noire" prépare également un nouveau romanpolicier. Dans la préface du SystèmeNavarro , Roger Hanin remercie Tito Topin de lui "avoir offert ce Navarro qui a changé -sa-vie." " Oui Tito Topinest un homme fier, archaïque dans sa fierté. Dans son orgueil, pourquoi pas?" , écrit l'acteur.

G.F.

 

L'« usine »,selon Tito Topin

Par FRANCIS CORNU

Publié le 19 avril 1998

 

AUtemps lointain où la « pub » n'était encore que de la « réclame », Tito Topinconcevait des publicités et des affiches de cinéma. Puis il a été auteur debandes dessinées La langouste ne passera pas, avec Jean Yanne , avant d'écriredes polars de « Série noire » appréciés des connaisseurs. Le scénariste de «Navarro » dirige aujourd'hui une véritable « usine », une maison de productionqui fournit de nombreux scénarios pour la télévision et le cinéma...

L'ancien auteur de BD ne peut cacher qu'il seréclame de l'école belge ; celle de la « ligne claire », celle d'Hergé, celledes héros francs et purs. « Selon notre bible, le monde de Navarro, est bâticomme celui de Tintin, souligne le créateur. A quelques exceptions près, il ne doitrien arriver de grave à Navarro et celui-ci ne peut se permettre de mauvaissentiments. Les défauts, les défaillances, les huit personnages secondaires etrécurrents qui le côtoient sont là pour les assumer, comme le capitaineHaddock, par exemple, auprès de Tintin. » A eux le rôle de faire-valoir,notamment pour le supérieur de Navarro, le commissaire Waltz, mi-Ponce Pilate,mi-énarque inconséquent, qui sert franchement de repoussoir, « pour rendre lehéros plus proche et plus humain », précise le gardien des « Tables de la Loi».

La vingtaine de scénaristes qui travaillent sous lesordres de Tito Topin doivent se soumettre impérativement aux règles du jeu deces personnages. Pour les différents réalisateurs qui se sont succédé derrièrela caméra, au fil des épisodes, la marge de manoeuvre est aussi étroite.

A l'instar de Tintin, qui a fait l'objet de tant despéculations freudiennes, Navarro a sa part de mystère. Tabou sur sa sexualité! Une femme l'a quitté, la mère de l'adorable Yolande, qui, à la fin de chaqueépisode, est là pour assurer un très filial repos du justicier. Si ce n'est safille ou Ginou, fraternellement , « Navarro n'embrasse pas », affirme lescénariste en chef, avant d'ajouter, péremptoire : « Pas de sexe, mais trèssouvent des rapports de séduction, même avec les hommes. » Tito Topin rechigneà convier une femme parmi les « mulets » qui forment l'équipe de Navarro. Uneconcession, toutefois : les effectifs subalternes de l'« usine » témoignentmaintenant de la féminisation de la police, et Navarro a, de plus en plus,affaire à des juges féminins. Cette discrétion expliquerait-elle le succèsparticulier que rencontre la série auprès des téléspectatrices ?

Autre mystère, autre pudeur, le déracinement deNavarro. Il est originaire de « là-bas », comme Roger Hanin, qui glisse sonimposante carrure dans le moule de Navarro avec d'autant plus de facilité que,d'emblée, voilà près de dix ans, la série a été conçue spécialement pour cetacteur. Tito Topin, lui, est venu du Maroc. Pour lui, cette sorte d'« exil », «fêlure » supplémentaire, explique la compréhension bougonne dont le populairecommissaire sait si bien faire preuve à l'égard des hôtes de l'« usine » desimmigrés, notamment , son rejet des racismes et autres ostracismes. « La réalitéest plus sordide que la fiction », déclare Tito Topin, qui revendique, à samanière, l'invraisemblance. Il n'est pas de ceux qui veulent « coller » àl'authenticité du travail policier. Il refuse de « se documenter » à ce sujet,comme l'ont fait, par exemple, les auteurs de « PJ » (France 2). « Lecommissariat de Navarro ne ressemble à rien, relève-t-il. Les mots ``usine`` et``mulet`` ne sont pas empruntés au jargon des flics. » Il fait résolumentconfiance à son imagination et à celle de ses coscénaristes pour construire dessituations plausibles auxquelles Navarro et les siens doivent réagir avec «humanité », selon les bons et les mauvais côtés de celle-ci. Le décor policiern'est là que pour mettre en valeur la comédie humaine. Malgré ce parti pris, trèsclassique, la série n'ignore pas les faits de société. « Si Navarro a évolué,c'est que la société a changé, affirme Tito Topin. Au début, le grandbanditisme était encore un sujet. Aujourd'hui, il n'intéresse plus personne. Leviol, on n'en parlait presque pas. La pédophilie était à peine un délit. Pareilpour les violences familiales et conjugales. Maintenant, la criminalité et ladélinquance de proximité s'imposent. C'est cela qui préoccupe les gens. Et doncNavarro. »

Paternel, bienveillant, rassurant et fort avec justece qu'il faut de faiblesse , Navarro peut continuer à faire face. On aimemanifestement le retrouver, lui et sa « famille », dont les divers membrespermettent toutes sortes d'identifications. Le cadre de chaque épisode estfigé, volontairement, mais les téléspectateurs, à l'évidence, y trouvent leurconfort. C'est sans doute une recette du succès, surtout en période de crise etd'incertitude.

FRANCISCORNU

 

Lescocasseries de Tito Topin

Par ANNE BRAGANCE.

Publié le 01 août 1986

"Comme Matteo avec sa guitare", disait-on jadis au Maroc (et de préférenceen espagnol) lorsqu'on voulait signifier qu'Untel marquait un attachementexclusif à un être ou à une chose. Cette expression ressemble à ces fleursjaponaises en bois, qui ne se déroulent et ne révèlent leur forme, leur genreque sous l'action de l'eau. Un nymphéa s'est donc doucement épanoui à lasurface de mon esprit tandis que je lisais Pension Pullman, second roman deTito Topin, roman qui fourmille de locutions de cet acabit, toutes pleines decette succulence des tours de langue perdus ou oubliés.

C'est la merveille d'un livre, parfois, de jouer lerôle de l'eau : alors des pans de mémoire reverdissent, s'émaillent descouleurs des fleurs depuis longtemps recroquevillées et séchées sur les claiesde l'oubli. Ce minuscule arpent de l'histoire (histoire diversement vécue pardes milliers de pieds-noirs) que Tito Topin arrose ici tient entre un soir etun matin. Pourtant, à elle seule cette nuit riche en péripéties etrebondissements rend très fidèlement compte de ce que put être la guerred'indépendance du Maroc. Tout y est, la tendresse et la peur, la beautéirréductible du pays, la mentalité et la dégaine des petits Blancs, le jazz quisuinte de la radio, la débrouillardise des uns, la fraternité envers et contretout des autres, le grotesque et l'absurde. Il n'y manque pas même cetteinvasion dévastatrice de sauterelles qui reste dans les annales. Cela crépiteet déflagre de bout en bout, car l'auteur use de la langue à la manière d'unartificier son texte semble constamment sous-tendu par un cordon de dynamite,et si l'on saute de loin en loin sur une gerbe de mots, le risque se limite àun éclat de rire.

Une écriture surmultipliée

Oui, rires et clins d'œil incessants entrent dans ceparti pris de Tito Topin de traiter avec humour et désinvolture un thèmetragique en soi. Mais il fait davantage et mieux : il braque sur cette nuit demassacres une énorme lance à eau et il noie la mort sous un torrent decocasseries, il lave le sang répandu à grands coups de tendresse et d'amour.

Le Matteo de Tito Topin n'a pas de guitare mais unevieille Nash Airflyte 49 de troisième main, " les tôles bouffies, lacalandre en bigoudis et les amortisseurs arthritiques ". Même s'il aembarqué à son bord, et bien contre son gré, un dindon pianiste et sonimprésario, sans compter une putain simple d'esprit, qui berce un bébé de boiset l'utilise à l'occasion comme un gourdin, le héros conduira cette bande decinglés à bon port (celui de Casablanca, bien sûr) et jusqu'à la pensionPullman. Cette pension ne ressemble à aucune autre : c'est un garage à demidésaffecté où les locataires habitent non pas des chambres, mais des voituresau rebut, Mercedes, Citroën, Dyna-Panhard rangées au milieu des flaques d'huileou de cambouis et des entassements de vieux pneus. Maman Pullman, qui connutdes temps plus fastes lorsque ses cars assuraient la ligne Tanger-Casablanca,régente cette petite colonie cosmopolite et interlope, qu'elle nourrit, protègeet houspille tout à la fois. Une vraie galère, cet endroit, d'autant que lesaffaires de famille sont bougrement compliquées et que l'insécurité règne : onégorge des Français à Oued-Zem, la troupe a investi la ville et ne va pastarder à débarquer à la pension Pullman, qui cache un " terroriste"...

Comme son héros Matteo Tito Topin a la témérité etl'entrain d'un trompe-la-mort. Il a surtout, et à l'évidence, cette écrituretraversée, surmultipliée, par un formidable souffle de vie qui fait lesromanciers de la meilleure trempe.

ANNEBRAGANCE.

 

« LaVolupté du billabong », de Hervé Claude, illustré par Loustal

Les Petits Polars du« Monde ». Une présentation de la nouvelle qui inaugure latroisième édition de la saison 2014 des « Petits Polars » du « Monde »,disponible dans tous les kiosques (64 pages, 2,50 euros, en partenariat avecSNCF). Accompagnée de la bio de l'auteur et de l'illustrateur.

Par  Yann Plougastel

Publié le 03 avril 2014

La Volupté du billabong

Uncrocodile peut en cacher un autre. En Australie, les rangers assènent cettevérité frappée au coin du bon sens aux touristes qu'ils accompagnent dans lenord du pays. Chaque année, deux d'entre eux, en moyenne, se font boulotter parun de ces monstres amphibies surgis d'un marais ou d'un bras de mer.

Simonele sait bien. Elle est ingénieure chez Urana, une compagnie qui veut creuserune mine d'uranium dans la région. A la grande fureur des tribus aborigènes.Mais, ce soir, elle est en vacances. Après une journée harassante d'excursiondans le bush, avec Steve, son mari, un écrivain raté qui l'horripileprodigieusement, et deux autres compagnons de hasard, elle se repose au bordd'un billabong, un méandre mort d'une rivière. Le crocodile ne fait qu'unebouchée de la jolie blonde partie se baigner. Mais est-ce lui, le meurtrier ?Le police officer Anthony Argos, d'origine grecque et gayrevendiqué – ce qui n'a rien à voir –, va mener l'enquête…

HervéClaude, l'auteur de cette première nouvelle de la troisième édition des «Petits Polars » du Monde, est un sacré loustic. Avant de selancer dans le roman noir, il fut journaliste à la radio et à la télévision. Cequi lui valut de présenter le journal télévisé de 20 heures de France 2 pendantde nombreuses années. Sa petite moustache, sa sobriété, son élégance très british firentà l'époque merveille. Débarqué un peu brutalement par Jean-Pierre Elkabbach, ilse lança dans l'écriture de romans fort classiques (Le Désespoir des singes,1989, Une image irréprochable, 1998), où il jouait sur les codesdu thriller.

En2002, après avoir découvert l'Australie et tourné le dos à la Bretagne, il optepour le polar et publie dans la « Série noire » de Gallimard Riches,cruels et fardés, suivi de Requins et coquins. On y découvreson futur héros récurrent, Ashe, un ancien enquêteur français d'assurances,homo, installé en Australie après avoir touché le jackpot.

Ens'inspirant du personnage gay Dave Brandstetter, inventé par l'Américain JosephHansen, Hervé Claude va explorer des thèmes rarement abordés dans le polarhexagonal, comme la drague forcenée dans certains lieux homos ou les risquessuscités par les sites Internet (Mort d'une drag-queen, 2007, LesMâchoires du serpent, 2012). D'un humour caustique et d'un style sansapprêt, où pointe un érotisme souvent hard, les romans noirs d'Hervé Claudetraquent les faux-semblants. Et les crocodiles qui ne dorment que d'un oeil.

L'auteur : Hervé Claude Né en 1945 à Paris, Hervé Claude entame, dans les années 1970, une carrière dejournaliste après des études d'économie à Sciences Po. Il commence par laradio, à France Inter, puis s'oriente vers la télévision, à Antenne 2, puisFrance 2, où il présente les journaux télévisés. On le retrouve ensuite sur Arte,lors des soirées « Théma » de la chaine franco-allemande. Il publie son premierroman en 1984 : Conduite à gauche (Ramsay), suivi du Désespoirdes singes ou encore du Jeu de la rue du Loup (Flammarion).Des romans qui mêlent l'autobiographie et le romanesque tout en affirmant déjàson goût pour le roman policier, le suspense, le mystère. En 2002, il entre àla Série noire et publie Riches, cruels et fardés.

Finila Bretagne et Paris, où il aimait installer ses intrigues. Le voilà enAustralie, dans la communauté homosexuelle, avec un héros qui deviendrarécurrent : Ashe, ex-enquêteur d'assurances français, comme son prénom nel'indique pas. Un séjour dans un hôtel paradisiaque tourne au règlement decomptes meurtrier. Ouragan, huis clos façon Agatha Christie, mais violence àtous les étages du Croconest Resort. Avec le second, Requins etcoquins (Série noire), Ashe retourne en Australie voir son ami David,qui l'appelle à l'aide. Hervé Claude met en place une construction circulaireet sophistiquée, avec une belle dose de meurtres et quelques scènes torridessur fond de plages australiennes. En quittant la Série noire pour Actes Sud,dans la collection « Actes Noirs », le romancier n'abandonne ni l'Australie nison héros. Dans Mort d'une drag-queen (en 2007), Ashe estsollicité par Ange, son ami inspecteur, après la mort d'une drag-queen,Charlene, sur la plage de Perth. Charlene n'est que la première d'une sériemeurtrière, et l'ambiance s'alourdit peu à peu dans cet univers où milieu gayet homophobes s'affrontent violemment. Nickel chrome (en2009) , Les ours se cachent pour mourir (en 2010) et LesMâchoires du serpent (en 2012) continuent dans ce cadre souventidyllique, entre Melbourne et Perth. Hervé Claude ne cherche pas l'exotisme àtout prix, mais il nous fait voir du pays, loin des stéréotypes. Au fil de sesromans, c'est également un portrait de l'Australie qu'il compose. Il n'a doncpas oublié ses bons réflexes de journaliste. Christine Ferniot

L'illustrateur : Jacques de Loustal

Néen 1956 à Neuilly, Jacques de Loustal suit des études d'architecture auxBeaux-Arts de Paris tout en publiant des illustrations dans Rock &Folk. A partir de 1979, débute une longue complicité avec le scénaristePhilippe Paringaux, en commençant par des histoires brèves pour Métalhurlant qui se retrouveront en album dans New York Miami ou Clichésd'amour quelques années plus tard. En 1984, Loustal participe defaçon régulière au mensuel A suivre. C'est là qu'il publiera deslivres comme Barney et la note bleue ou Un jeunehomme romantique, sur des scénarios de Philippe Paringaux, maisaussi Les Frères Adamov, avec le romancier Jerome Charyn.Travailler avec des écrivains l'intéresse constamment, puisqu'il collaboreaussi avec Marc Villard, Tito Topin, Jean-Luc Fromental, Jean-Luc Coatalem,avec qui il signe Jolie mer de Chine ou Rien deneuf à Fort Bongo (chez Casterman), ou ToninoBenacquista pour Les Amours insolentes. 17 variationssur le couple. En 2008, il signe l'adaptation en bande dessinée d'unenouvelle de Dennis Lehane, Coronado. L'œuvre de Georges Simenonl'inspire également : il va illustrer nombre de ses romans pour leséditions Omnibus.

Parallèlementà son travail d'auteur de bandes dessinées, à ses livres pour la jeunessecomme Dune (Seuil Jeunesse) ou Asdiwal surun texte de Manchette (Gallimard Jeunesse), Loustal publie ses illustrationsdans des journaux comme le New Yorker, fait des affiches de filmet des couvertures de livre. Grand voyageur, il rapporte de ses pérégrinationsdes carnets de dessins qu'il propose depuis 1990 (au Seuil). En 2009, il aréuni dans un magnifique ouvrage, à La Table ronde, nombre de ses Dessinsd'ailleurs. En 2012, South African Road Trip évoque sessouvenirs d'Afrique du Sud, publiés aux éditions Zanpano. Fin 2012, chez Casterman,Loustal a imaginé une nouvelle bande dessinée, Pigalle 62.27, surun scénario de Jean-Claude Götting, un très bel hommage au polar des années1950 avec vengeance, escroquerie et ambiance cinématographique d'après-guerre.Retour aux dessins de voyage en 2014 avec un nouveau recueil intitulé Espritsd'ailleurs, à La Table ronde, où il nous fait voir du pays, entre laPolynésie, le Japon et l'Afrique du Sud. Chr. F.

Yann Plougastel

 

 

"Voilesde mort", de Didier Daeninckx, illustré par Loustal

Les petits polars du Monde.Présentation de la deuxième nouvelle de la saison 2013 des "Petits Polarsdu Monde", disponible dans tous les kiosques jusqu'au 27 juin (64 pages, 2euros, en partenariat avec SNCF). Accompagné de la bio de l'auteur et del'illustrateur.

Par  Yann Plougastel  et Christine Ferniot

Publié le 20 juin 2013

Bye, bye, my love...

Lui,c'est Michel. Il bricole. A Port-Vila, la capitale du Vanuatu, la vie n'a riend'un enfer, pour un Frenchy à la coule, qui cherche à se faire oublier aprèsune embrouille autour d'une valise de quatre kilos de hasch disparue entreAlgésiras et le canal Saint-Denis... De son bungalow au studio de radio où iltient l'antenne quelques heures par jour pour s'offrir un plat de thon mi-cuitau curry avec tranches d'ananas, son quotidien ressemble même à une cartepostale sous les cocotiers. Mais à trop tâter du "kava", unedécoction de racines d'une plante de la famille du poivrier, aux effetsémollients, on est parfois victime de réveils difficiles et de rencontresimprévues. Comme celle avec Louise, la belle Belge, à la barre d'un voilierarborant un drapeau corse, qui a trop lu Erromango, roman dePierre Benoît (1920)...

Mêmesous la torture, nous n'en dirons pas plus. Sachez simplement que Voilesde mort, le deuxième volume de la nouvelle saison estivale des"Petits polars du Monde", permet à Didier Daeninckx depétrir encore une fois cette pâte, l'humain, où il puise depuis trente ansl'essentiel de ses livres. Fortement marqué par des auteurs de la "Sérienoire" comme Jean Amila ou Jean-Patrick Manchette, il a toujours inscritses romans noirs dans la réalité sociale.

Descocotiers, justement, il en a secoué en se penchant sur la répression sanglantede la manifestation du FLN à Paris, le 17 octobre 1961 (Meurtres pourmémoire, Gallimard, 1984). Caché derrière ses moustaches de mousquetaire,ce d'Artagnan de la Remington fait mouche à chaque fois à la fin de ses envois.Ce qui ne l'empêche pas de manier un humour noir, féroce et provocateur,ramenant les problèmes du monde à une dimension très terre à terre. Surtoutlorsque l'intrigue s'achève sur une île... flottante.

Voiles de mort  sesitue aux antipodes des banlieues qui servent la plupart du temps de terrain dechasse à cet habitant d'Aubervilliers la rouge, mais s'inscrit néanmoins dansla lignée de ses recueils de nouvelles (En marge, Zapping, L'Espoiren contrebande), chronique désabusée et grinçante du monde tel qu'il va.L'histoire de Michel et de Louise (clin d'oeil à Louise Michel, l'insoumise quifut exilée en Nouvelle-Calédonie après la Commune ?) ne fera jamais la"une" d'un quotidien. C'est pourtant un de ces faits divers dont onparle dans tous les ports du monde. Au Vanuatu ou ailleurs... Y.P.

L'auteur: Didier Daeninckx

Néen 1947, à Saint-Denis, Didier Daeninckx devient, à 17 ans, ouvrier imprimeur,puis animateur culturel et journaliste localier. C’est en 1982 qu’il écrit sonpremier roman, Mort au premier tour, où apparaît lepersonnage de l’inspecteur Cadin, qu’il retrouvera dans Meurtres pourmémoire, deux ans plus tard. Ce deuxième ouvrage a pour toile de fondla manifestation des Algériens, le 17 octobre 1967, à Paris. Le livre est unsuccès. Il est adapté à la télévision, en bande dessinée avec Jeanne Puchol età la radio, sur France Culture. Didier Daeninckx conserve encore quelque tempsson personnage de flic mal dans sa peau avant de « suicider » Cadinen 1990, dans Le Facteur fatal.

Parallèlement,le format court le séduit, et il écrit en alternance des nouvelles et desromans. Zapping, recueil de 1992, obtient le prix Louis Guilloux,mais on peut également citer Autres lieux, Main courante, Le DernierGuérillero, Histoires et faux-semblants, tous publiés aux éditionsVerdier. En 2012, son recueil L’Espoir en contrebande, auxéditions du Cherche Midi, est récompensé par le prix Goncourt de la nouvelle.

Romannoir ou « blanc », historique ou contemporain, populaire ou policier,Didier Daeninckx ignore les catégories et les frontières. Dans des œuvrescomme Missak (aux éditions Perrin), l’histoire de MissakManouchian, un résistant arménien qui dirigea le groupe du même nom durant ladernière guerre, le romancier ne s’intéresse pas seulement à l’action mais à lavie du personnage. Passionné d’archives, l’auteur creuse l’anecdote, aime lesoubliés, les réfractaires. C’est à nouveau le cas, en 2012, dans LeBanquet des affamés (Gallimard), où l’écrivain accompagne le destinde Maxime Lisbonne, héros de la Commune et créateur du théâtre« déshabillé », qui, tel un Coluche du XIXe siècle,créa les premiers « restaurants du cœur ». Didier Daeninckx poursuitdans cette voie avec son dernier ouvrage, paru en 2013, Têtes deMaures (L’Archipel), où il se penche sur un épisode inconnu del’histoire corse : une expédition militaire organisée par Pierre Laval en1931.

Labande dessinée n’est pas en reste. Souvent adapté, il signe également desscénarios originaux comme Octobre noir,  avec ledessinateur Mako. Son objectif : « jeter des passerelles defiction entre deux blocs de réalité ».Chr. F.

 

 

  • Caractéristiques spéciales: Illustré, Édition originale
  • Type: Standard
  • Reliure: Relié
  • Langue: Français
  • Époque: 1988
  • Sujet: LIVRE ILLUSTRE JEUNESSE

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