Cdv.Tunisie.Tunisia.La Goulette 1883-89. Vu du Canal.Photo Maison Lafsave.2.Photo albuminée carte de visite.
Photo originale,Tirage Albuminé.Format 6,3x10,5cm.Année 1883-89.Etat:Voir photos, scan au plus proche de la réalité. Photographie.
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Circa 1883-89.Vintage Original Albumen photo. Size:6,3 x10,5 cm.Conditions:Please see scan closer to the reality. View. Photograph. Tracking shipping, wrapping cardbord.
La Goulette (arabe : حلق الوادي Écouter [ħɑlq ɪl'wɛːd] ) est une ville tunisienne cosmopolite qui accueille le principal port de Tunis , capitale du pays. Elle est située à une dizaine de kilomètres au nord-est de cette dernière.
La municipalité compte 45 711 habitants en 2014 3 .
L'idée communément répandue est que le nom français de La Goulette est une traduction du nom venant de l'italien gola (gorge) ou goletta (petite gorge), parce que cette langue était très usitée dans la région en raison du nombre important d'Italiens y vivant aux xviii e et xix e siècles5 , 6 . Les adeptes de la même hypothèse concèdent néanmoins que ce terme soi-disant italien est lui-même une traduction du nom arabe du lieu, Halq al-Wādī , signifiant littéralement « gorge (ou gosier) de la rivière » 6 , 5 .
Cette hypothèse se heurte toutefois à deux éléments. Du point de vue historique, le toponyme tunisien est attesté dans les textes occidentaux longtemps avant l'arrivée en Tunisie d'immigrés italiens, les premières vagues remontant seulement au xviii e siècle . Orthographié tantôt Golette 7 , tantôt Goulette , le mot est attesté en français dès le milieu du xvi e siècle . Il est mentionné par Léon l'Africain dans sa Cosmographia de Affrica , dont la première édition, en italien, sort en 1526 8 , et sa traduction en français en 1556 9 . On le trouve également dans la littérature espagnole sous la plume de Cervantes 10 . Et d'ailleurs, La Goulette a été le théâtre de deux épisodes saillants dans l'histoire tuniso-espagnole : la prise du fort goulettois par l'armée de Charles Quint en 1535 11 et sa reprise par l'armée ottomane en 1574 12 .
Par ailleurs, on peut reconstruire La Goletta d'après son prototype arabe pour y déceler ce qui apparaît comme une simple corruption (et non une traduction) du toponyme tunisien. Celui-ci a pour initiale la consonne ح qui n'a pas d'équivalent dans les langues romanes . Dans les emprunts à l'arabe comportant la même consonne, celle-ci est souvent élidée (alcool , assassin, Alep , etc.)13 , avec pour conséquence le mécanisme de romanisation qui a dû faire de Alg al Wad quelque chose comme Al galwad , assimilant les deux premières lettres à l'article arabe al , traduit ensuite par « la » , et rattachant le g au reste du mot. Il suffit de rappeler ici les similitudes du toponyme tunisien avec le nom de la commune algéroise de Bab El Oued (« porte de l'oued » ) qui a donné le français pataouète14 et Papa-Louette , titre d’un journal satirique créé et rédigé par Henri Fiorile, paru à Alger en 1905 7 , pour voir l'identité des segments louette et oletta : l'un et l'autre étant la corruption évidente de l'arabe « oued » .
Cela dit, sémantiquement parlant, « La Goulette » désigne bien un goulet d'étranglement — un canal large de 28 mètres — grâce auquel le lac de Tunis communique avec le golfe de Tunis et aux bords duquel s'élève la cité. Ce passage à proximité d'une rade a fait de La Goulette le principal port du littoral tunisois après la destruction des installations portuaires de Carthage au début de la conquête arabe . Même si cette rade est peu abritée des vents d'hiver , il n'en existe pas d'autre dans le golfe qui ait pu devenir le port avancé de Tunis.
Il faut remarquer aussi que la graphie courante Goletta avec deux t peut à tort faire penser au mot goletta qui signifie « goélette » , très nombreuses à mouiller au large faute d'eaux assez profondes pour leur permettre de traverser la passe et de remonter jusqu'au port de Tunis. C'est probablement par la contamination phonétique de ce mot que la romanisation du toponyme, masculin en arabe, s'est accompagnée de sa féminisation.
Commandant l'accès au lac de Tunis, La Goulette joue pendant des siècles un rôle militaire important. Occupée par les Turcs , elle est conquise en 1535 par l'armée de Charles Quint (qui compte 400 vaisseaux et 30 000 hommes) lors de la bataille de Tunis 15 . La forteresse de la Carraca, qui existe toujours, est édifiée par les Espagnols puis agrandie par les Turcs lorsque, en 1574 , ils reprennent la ville16 . La population goulettoise est, au départ, composée exclusivement de Turcs et de Maures . Mais la cité se développe à partir du milieu du xviii e siècle en tant que quartier, par extension, de la capitale à la suite de l'arrivée, d'abord modeste, d'immigrés provenant de Malte et de Sicile (en particulier des provinces de Palerme , Trapani et Agrigente ) attirés par les perspectives de travail liées aux activités maritimes et portuaires.
À partir de 1868 , année de la signature du traité tuniso-italien de La Goulette qui encourage l'immigration en Tunisie, l'arrivée des Italiens se fait de plus en plus massive jusqu'à assumer la portée d'authentiques vagues d'immigration qui changent la physionomie de la ville. À ce moment, rallier les États-Unis est encore trop difficile pour les Siciliens et autres Maltais , à la recherche de la fortune. Le développement portuaire à La Goulette offre lui des possibilités d'emplois.
C'est pourquoi le flux migratoire se rabat sur la Tunisie voisine. La très grande majorité de ces colons — qui sont journaliers , artisans , mineurs et pêcheurs — arrive à La Goulette dans une situation de substantielle misère. Toutefois, en seulement quelques décennies, les Italiens se relèvent de cette indigence et deviennent majoritaires au sein de la ville17 , donnant vie au quartier de « La Petite Sicile » (à ne pas confondre avec le quartier homonyme de Tunis). Entretemps est fondée une chambre de commerce en 1884 , la Banca Siciliana, le quotidien L'Unione et d'autres organismes culturels et d'assistance dédiés aux Italiens : théâtres , cinémas , écoles et hôpitaux .
Les nouveaux venus vivent ainsi pacifiquement aux côtés de la population autochtone. Par ailleurs, les deux communautés se mélangent en partie par l'intermédiaire de mariages mixtes.
Dans ce contexte de cosmopolitisme animé, les interactions culturelles sont fréquentes, tant au niveau vestimentaire ou traditionnel que dans la solennité religieuse. Ce métissage est d'ailleurs immortalisé dans le film Un été à La Goulette de Férid Boughedir .