Le petit théâtre de la guerre se met en place, les personnages sont posés : Catchaquatre, l’enrôleur de miséreux, Omar, le raté chargé de la sale besogne, Vieuxtoto, l’ancien poilu antimilitariste et la Sœur Rita, victime collatérale des horreurs du passé. À travers une série de saynètes, chacun rejoue la grande histoire à sa manière. Certes, les obus ne pleuvent plus mais la terreur est toujours là, sous la forme d’une instance répressive et presque invisible.
Construit à la manière d’un roman théâtral, Lionel Kœchlin utilise le second degré comme un scalpel, induisant plusieurs niveaux de lecture au sein de son récit. Il rend ainsi un hommage caustique à tous les disparus dans la boue des tranchées en nous rappelant que 100 ans plus tard, les logiques de la guerre ne sont jamais loin. À travers un dessin moderne et un phrasé unique, Kœchlin signe ici une œuvre subtile propre aux grands conteurs.